Les patronymes

 


ALBERTI - ALLES - ALOY - ALZINA - AMOROS - ANDREU - ANGLADA - ARGUIMBAU - ARNAU - BAGUR - BARBER - BENEJAM - BOSCH - BRIONES - CALAFAT - CAMPS - CANOVAS - CANTALLOPS - CAPO - CARDONA - CARRERAS - CASASNOVAS - CAULES - CAYMARIS - COMELLA(S) - DALMEDO - FEBRER - FEDELICH - FORTUNY - GELABERT - GONYALONS - GORNES - GORRIAS - HERNANDEZ - JOVER - JUANEDA - JUANICO - LLABRES - LLAMBIAS - LLOPIS - LLUFRIU - MARQUES - MARTI - MARTORELL - MASCARO - MELIA - MERCADAL - ROTGER - SBERT -


ALBERTI

Ce nom est un diminutif d'Albert, dérivé de l'ancien germanique "Athalbert" signifiant "noble brillant".

Lignage venu de Majorque où il est assez présent.

Au milieu du XVIème siècle, on trouvait à Minorque trois maisons de ce lignage:

Celle d'Alaior, qui était formée de trois branches, celle de Ciutadella qui rejoindra la chevalerie en 1674 en la personne de Rafel Alberti Gomila, notaire (1607-1682), et celle de Mahon, qui obtiendra des privilèges de noblesse en 1711, par l'archiduc Carles, prétendant à la couronne d'Espagne durant la guerre de succession; Don Vicent Alberti  Mercadal sera fait chevalier par Don Josep Vives Guevara à Mahon.

Les deux maisons anoblies ont un blason sur lequel figure un arbre au dessus des vagues mais ils diffèrent par la couleur du champ, d'or pour la maison de Ciutadella et d'azur pour celle de Mahon.

 

ALLES (primitivement Arlès)

Ce nom semble provenir du toponyme français Arles.

Lignage fréquent à Ferreries d'où différentes branches vont passer vers d'autres villages.

Vers le milieu du XVIème siècle, la famille Arlès était l'une des plus importantes de Ferreries, où elle possédait la ferme de Biniatrum. Le chef de famille recevait le titre de "mossèn" ou "mossó" et "sènyer", archaïsme signifiant propriétaire rural. Pendant un certain temps, les Arlès furent "magnifics jurats" de l'université de "Mercadal i Castell de Santa Agata", qui comprenait les territoires de ce village et de Ferreries. Certains également furent capitaines des compagnies qui défendirent l'île contre le débarquement de pirates et de malfaiteurs.

Digne d'intérêt, Miquel Allès i Juaneda (1716-1803), propriétaire de So'n Telm. En 1736, il se marie avec Joana Gomila i Trémol, laquelle meurt en 1749. Miquel, veuf, va alors se dédier à l'église et sera ordonné prêtre en septembre 1753. Il servira à la paroisse de San Bartomeu de Ferreries. Intéressé par l'histoire, il traduira de nombreux manuscrits anciens. Ses enfants sont à l'origine de la majorité des branches Allès qu'on trouve aujourd'hui à Ferreries et à Ciutadella.

 

ALOY

Patronyme dérivé du nom de baptème Eloi.

Durant la rédaction de l'acte de Constantinople (7 octobre 1558) maître Joan ALOY, forgeron, est un des témoins choisis pour retracer les faits qui se sont déroulés à Ciutadella quand la ville fut encerclée et envahie par les turcs le 9 juillet du même mois. Cependant, nous ignorons pourquoi sa signature n'apparaît pas sur cet important document.

Les autres ALOY qui vont vivre à Ciutadella pendant trois siècles étaient  pour la plupart des descendants de Pere ALOY, originaire de Sineu (Majorque), qui s'est marié à Ciutadella en 1584 avec Catalina REIXART, veuve d'Antoni BALLESTER. Son descendant, Antoni ALOY CARRETERO, qui naquit en 1843 rue Sant Eloi, émigra pour Alger. On retrouve sa lignée à Arcachon.

 

 

ALZINA (Autres graphies: Alsina, Alcina, Ausina, Usina)

On trouve ce nom à Minorque avant les invasions turques de 1535 à Mahon et 1558 à Ciutadella.

Jeronia ALZINA va retrouver le fameux "Llibre Vermell" de l'Université de Ciutadella dont les turcs s'étaient emparé en 1558. A Ciutadella, on lui a dédié une rue. Il s'agit probablement de la même Jeronia JUNEDA ALZINA dont il est question dans l'acte de décès du 3 juin 1572.

Joan ALZINA, qui s'est marié avec Eulalia GOMILA, vivait à Binixems (Alaior) vers le milieu du XVIème siècle. C'est le grand-père de Miquel ALZINA PONS, né à Alaior en 1758, qui partira pour la Floride avec d'autres familles minorquines. Là-bas, leur patronyme se transformera en USINA.

 

AMOROS

Nom originaire de Majorque. Antoni Amoros Mesquida naquit à Majorque, s'établit à Ciutadella vers 1610. Veuf de Rafela Ferrer, il va se remarier avec Apolonia Saura, veuve de Joan Febrer, le 3 octobre 1612. Il s'en suit un cas curieux car Pere Amoros Ferrer, fils du premier mariage d'Antoni, se marie avec Margarita Febrer Saura, également fille du premier mariage d'Apolonia.

Antoni Amoros Mestre était tailleur de pierres, tout comme le seront également ses fils et petits-fils. Ils seront des maîtres-d'oeuvre reconnus, constructeurs des oeuvres les plus notables de style baroque qu'on trouve à Minorque: chapelle de la cathédrale, église du Secours, escalier du Palais Saura de Ciutadella. 

Joan Amoros Cantallops, après s'être impliqué dans la révolte en faveur de l'archiduc d'Autriche, durant la guerre de Succession, meurt pendu durant la dure répression menée par les partisans de Philippe V.

 

ANDREU

Le plus ancien de cette famille à Mahon était Marti Andreu, chausseur, est décédé en 1576. Son petit-fils, Pere Andreu Orfila va mourir d'un coup d'arquebuse à la tête et étranglé (!!) le 20 août 1651. De même Pere Andreu, fils d'Eloi sera aussi étranglé et l'officier royal Pere Llull perdra la vie d'un coup d'arquebuse...  détails qui nous montrent le degré de la sécurité publique à Minorque au milieu du XVIIème siècle.

Joan Andreu Caules émigre en Floride en 1768 à l'âge de 18 ans: il était né à Mercadal le 3 février 1750. Sa famille aura de l'importance chez ces premiers colonisateurs minorquins de cette région d'Amérique.

Dans le champ culturel, on trouve deux prêtres musiciens: les révérends Benet Andreu Pons et Damia Andreu Sitges. Leurs compositions tiennent une place privilégiée entre les maîtres minorquins de cette époque. Ils étaient parents: D. Benet et le père de D. Damia étaient fils de cousins.

 

 

ANGLADA

Du latin "angulata" signifiant anguleux.

Patronyme courant à Ciutadella dans les différentes couches sociales. On en trouve différentes branches qui passèrent dans les autres communes de l'île.

Une branche de Anglada possédait le privilège de "Ciutadans militars" ou "mussons" (plus exactement "mossen" ou "mosso"). Ils étaient propriétaiares ruraux (on trouve encore le toponyme So n'Anglado) et s'apparentèrent avec des familles distinguées: Calafat, Mascaro, Bru, Ros-Rossinyol, etc...

 

ARGUIMBAU

Nom dérivé de l'allemand ancien "Ercanbald" qui, selon D. Francesc de B. Moll équivaut à "individu audacieux".

A Ciutadella, les Arguimbau vont former diverses branches. Le personnage le plus important de cette famille est "mossen" Bartomeu Arguimbau, qui était Régent du Gouvernement royal de Minorque quand l'attaque turque de  1558 s'est produite, attaque durant laquelle il sera blessé. Il sera prisonnier à Constantinople et aidera le notaire Pere Quintana dans la rédaction du fameux "acte de Constantinople" (le 7 octobre 1558). Après sa libération, il sera captif de nouveau, cette fois en Afrique du Nord. Il meurt dans la ville de Mallorca en 1576. Sa veuve Joana Valls meurt dans la même ville en 1585.

Une branche des Arguimbau passe de Ciutadella à Mahon et se met au service du roi d'Angleterre. Le Sr. Narcis Arguimbau Pandeas (1760-1829) était capitaine de l'armée britannique et commandant du port de Mahon en 1802. Son fils, l'Excellence Sir Llorenç Arguimbau Mercadal (1783-1854), va faire une brillante carrière militaire sous le drapeau anglais. Il atteindra le grade de général et recevra l'ordre "del Bany" qui lui donnera un titre de noblesse qui l'autorisera à être appelé Sir. On trouve son portrait, avec la casaque vermeille de général, au salon principal de la mairie de Mahon. Deux de ses cousins seront aussi au service de la Grande-Bretagne: Joan Narcis (1784-1818) et Josep Arguimbau Mercadal (1794-1862).

 

ARNAU

Patronyme venant de l'allemand ancien "Arnoald", "aigle au pouvoir".

A Mahon existait une famille de chevaliers. "Mossen" Jeroni Arnau sera sacré par le gouverneur Don Jeroni de Jossa en 1591. Cette famille s'apparentera avec les familles Barçola, Cardona, Bosca, Loçano et Serra.

Se distingue la Sra. Catalina Arnau Bosca (1603-1665), mariée avec le médecin Dr. Francesc Tello Xalpes. La maison Arnau des chevaliers a pour armes un vaisseau sur la mer.

Une autre famille Arnau descend d'un soldat du château San Felipe d'Es Castell, nommé Arnau (nom de baptême) de Corassa. Ses petits enfants perdront le nom de "Corassa" et s'appelleront uniquement Arnau et ce jusqu'à la fin du XVIIIème siècle.

 

 

BAGUR

Dérivé du toponyme catalan Bagur, ville de la baie d'Emporta et  lieu des plus importants de cette région. La ville devait exister déjà sous la domination romaine. Au Moyen Age, Bagur était défendu par un important château, auquel on fait souvent référence pendant les fréquentes révoltes de cette époque.

Vers le milieu du XVIème siècle, on trouve déjà différentes familles Bagur à Mahon, Ciutadella et Alaior d'où elles iront ensuite vers Ferreries et Es Mercadal.

Les plus anciens des Bagur de Ciutadella étaient des propriétaires de So n'Arnau Alzina entre 1567 et 1657, propriété nommée ainsi à cette époque. Francesc Bagur Bernat (1580-1616) bénéficiait d'une très bonne position économique; il fait dire bon nombre de messes à la mémoire de son âme dans différentes églises de Ciutadella et à Notre Dame de El Toro. On trouve dans son testament quelques détails curieux comme le don à l'église, comme ornement, d'un drapeau qu'il détenait en tant que capitaine des paysans. En ces temps aventureux existaient des compagnies rurales destinées à défendre l'île des assauts des pirates et des violences des bandits.

Plusieurs branches sont issues de cette lignée. La mahonaise Joana-Anna Bagur Manent se marie en 1749 avec le fameux peintre Giuseppe Chiesa, italien de Liorna. Maria Bagur Quintana, de Ciutadella, se marie en 1820 avec le non moins connu docteur en médecine Nicolau Guardia Melia, né à Alaior en 1794.

 

BARBER

Famille résidente à Minorque depuis le dernier tiers du XVIème siècle. Certains sont de Mahon, Ciutadella et Alaior, mais la lignée la plus fréquente se situe à Ferreries et Es Migjorn Gran.

 Cette famille avait un surnom "Polidor", qu'on retrouve dans les documents de la fin du XVIème siècle au milieu du XVIIIème dans lesquels il est question d'un "Barber, alias Polidor, de Mahon".

Le premier qui vint à Minorque est Joan Barber, qui se marie à Saurina Villalonga. Ils vivent à Ciutadella au milieu du XVIème siècle. Il est vrai que le mariage fut bien relaté: le fameux prévôt Dr. Marc Marti baptisa leur fils qui fut parrainé par d'illustres personnages tels que le chevalier "mossen" Jeroni Martorell (1571) et l'adjoint du gouverneur et du gouverneur militaire "mossen" Miquel de Pax (1575).

La personne la plus notable de cette lignée est l'honorable Cristofol Barber Ametller. Il nait à Alaior le 29 septembre 1740, puis va à Ferreries où il se marie avec Magdalena Enrich Ferrer le 13 février 1765. C'est le révérend Monseigneur docteur Antoni Vila Pons, nonce apostolique et recteur de cette paroisse qui bénira l'union. Les témoins du mariage furent les Magnifiques Francesc Morla et Llorenç Coll, Jurés de l'Université de Es Mercadal et de Castell Santa Agueda. L'épouse mourut le 12 janvier 1786, laissant une fillette de deux ans, Rafela Barber Enrich. Le veuf, Cristofol Barber, commencera alors l'édifice d'une église, dédiée à Saint Christophe, son patron, près de Migjorn Gran. Il va mourir le 27 août 1781 et sera enterré dans l'église de Migjorn Gran. Sa fille, Rafela Barber Enrich (1776-1797) se mariera en 1782 avec Francesc Gomila Piris (1760-1806).

 

BENEJAM

A première vue, ce patronyme semble être d'origine arabe: pourrait signifier fils de Ciutadella ou fils de la mer. Mais il est très probablement dérivé du toponyme "Beneixama", village de la région de Valence. Une étymologie plus populaire le ferait dérivé d'un présage ou d'un souhait de la naissance d'un enfant: "Bé n'hajam" "en don du bien" de cette naissance (à comparer à Benagues et Benhac, qui seraient la même expression avec le verbe à la seconde personne).

C'est un patronyme courant à Ciutadella d'où il passe aux autres villages de l'île.

 

 

BOSCH

Nom courant à Minorque, spécialement chez les paysans de Ciutadella. Nom d'origine majorquine. Il arrive par Joan Bosch, de Pollença, qui s'établit à Ciutadella où il meurt en 1580. Mais on trouve une autre descendance par Garau Bosch, marin catalan originaire de Canet, qui se marie à Ciutadella avec Eleonor PINYA en 1587.

Le révérend D. Rafel Bosch Ferrer (1865-1936) fils des propriétaires de Tot-Lluc, directeur de consciences, fut u grand historien, auteurs de plusieurs ouvrages. Il meurt fusillé au cimetière de Villa Carlos le 19 novembre 1936.

 

BRIONES

Originaire de la péninsule, cette famille s'établit à Minorque avec Esteve Briones, chef d'escadron à la garnison du château San Felipe. Il meurt en 1610.

Cette lignée forme différentes branches établies à Es Castell, à Mahon et Ciutadella, où passe Esteve de Briones Roca (1635-1687). Cette branche donnera des écrivains notoires à la curie ecclésiastique et à l'université générale comme Esteve Briones Caymaris (1682-1752) et son fils Josep Briones Gelabert, des juristes avec Esteve Briones Creus (1751-1821).

Eulalia Briones Creus se mariera à Mahon, en 1802, avec l'officier de la marine royale anglaise Alexander Dickson Collingwood.

 

CALAFAT

Nom dérivé d'un métier. Calafat  (du grec "kalaphates", c'est celui qui bouche avec de l'étoupe et un mélange de cire les joints des planches des embarcations).

Les familles de ce nom, à Minorque, viennent de Majorque, où le nom est très courant. Néanmoins, on trouve d'autres Calafat catalans qui arrivent après 1581. Cette famille donne des juristes, des militaires et des jurats. Au XVIIIème siècle, ils se divisent en deux branches: l'une reste à Ciutadella, Rue Santa Clara, surtout des militaires, et l'autre va sur la péninsule et fait fortune dans la marine royale espagnole.

 

 

CAMPS

Nom assez répandu à Minorque, spécialement dans les communes d'Alaior et de Mahon.

Il existait une famille Camps de Ciutadans, militaires, descendants du Mossen Guillem Camps, propriétaire de la Muntanya et d'autres possessions. Sa descendance donnera des consuls, jurats et capitaines. Ils sont apparentés avec  des familles distinguées: Quadrado, Company, Ximenes, Arguimbau, Alberti, Salort et Soler. Cette famille va résider successivement à Ciutadella, Mercadal et Mahon. Certains de ses membres seront distingués, D. Joan Camps i Soler, né en 1775 sera Consul général d'Espagne et Commissaire en Sierra Leone. Un cousin, D. Josep Camps Soler sera Consul en Egypte et mourra à Alexandrie en 1840.

Les autres branches ne manquent pas de personnes notables. Le révérend d. Pere Camps i Janer, né à Mercadal en 1729, sera le vicaire de la paroisse de Sant Marti et accompagnera la centaine de familles minorquines qui émigrent vers la Floride en 1768.

 

CANOVAS

(autres graphies: Canoves, Canaves, Canavas)

Semble être dérivé du latin "canaba" qui signifie "cabane, tente ou magasin". Quelquefois, cependant, c'est la contraction de Casasnovas.

Famille d'origine minorquine, qu'on trouve plus précisément à Alaior, Mercadal et Mahon. On trouve Jofre Canovas à Alaior au milieu du XVIème siècle. Il meurt en 1615. Il était marié à une Caterina, défunte en 1622. Les Canovas de l'île semblent être leurs descendants.

 

CANTALLOPS

Dérivé de deux toponymes catalans: l'un de l'Alt Emporda et l'autrede Gironès.

Miquel Cantallops, maître artisan, se marie à Ciutadella avec Caterina Villella le 14 juin 1598 et meurt le 3 février 1643. Son fils Leonard obtiendra biens et prestige social par son mariage avec Clara Castell Fanals, en 1634. Il mourra à Ciutadella le 8 janvier 1675. Son nom perdurera dans cette ville.

 

 

CAPO

D'origine majorquine, on trouve cette famille à Ciutadella vers la moitié du XVIème siècle.

Le plus ancien, Antoni Capo, était  marié à Maria Anna Amoros. Les deux époux n'avaient que quelques jours de différence, l'un du 1 et l'autre du 13 novembre 1585. Ils seront enterrés à l'église rurale de Sant Joan d'Artuig, ce qui nous laisse supposer qu'ils étaient paysans dans cette zone méridionale de la commune de Ciutadella.

On va trouver des Capo dans toutes les couches de la société minorquine.

 

CARDONA

Nom assez répandu à Minorque, spécialement à Mahon, Alaior, Ferreries et Sant Lluis. Origine toponymique catalane.

Le mahonnais mossen Miquel Cardona Pax va aller en Turquie libérer ses parents prisonniers. Il était capitaine d'infanterie. En 1567, il achète la propriété de Lluriach. Il meurt en 1591.

Son petit-fils, D. Miquel de Cardona Marot (Mahon 1593- Almeria 1666) était militaire et servit le roi dans la pénisule et à l'étranger. Son fils Don Miquel-Lleonard de Cardona Renteria (Benesque 1634- Almeria 1702), également chevalier de Santiago, fut général de corps d'armée au Royaume de Grenade et premier baron de Lluriach en 1683.

Il a un fils, Don Nicolau-Esteve de Cardona Fernandez de Cordova (1686-1713), qui hérite de la baronnie de Lluriach et meurt célibataire.

Le titre passe alors à Donya Praxedis Cardona Guevara (1660-1743), veuve de mossen Gabriel Olivar Tolosa (1654-1694). C'est ainsi que le titre de baron de Lluriach va passer à la famille des Olivar de Ciutadella, mais le titre s'appellera "de Cardona Fernandez de Cordova, antérieur de Olivar" en vertu de la "primauté" instituée par les premiers barons.

 

CARRERAS

Nom assez courant à Mahon et à Alaior.

Deux maisons portant ce nom vont entrer dans l'aristocratie:

- Mossen Antoni Carreras Cardona (Mahon 1582-1653), qui fut nommé chevalier en  1640.

- Une autre maison noble de Carreras, également originaire de Mahon mais résidant à Ciutadella, descendant de Joan Carreras Alberti (1606-1682), qui sera chevalier en 1636. Il épousera Joana Sanxo Serra (1610-1637) et devenu veuf entrera dans les ordres. Sa descendance est divisée en deux branches qui leur maison ont respectivement Rue del Santissim et Rue Sant Rafel.

 

 

CASASNOVAS

(on trouve aussi la forme abrégée Canovas)

Fréquent à Ciutadella, ce nom passe dans les autres villages.

Une branche possédait le "Lloc So'n Fe" qui ne sera pas divisé et sera très étendu. Un fils, Bernardi Casasnovas Cugullada (1627-1687), sera à l'origine du nom de So'n Bernardi, donné à une partie de So'n Fe.

 

CAULES

Nom probablement dérivé du latin "caulis", tige d'une plante.

A Mahon, Joan Caules se marie en 1575 avec Joana de Haro, fille de mossen Joan, armurier du château de San Felipe. Les trois premières générations de cette famille vont vivre dans ce château où ils seront soldats et artilleurs. Certains iront alors à Alaior et seront tisserands, puis on va les trouver à Fornells où la lignée est très fréquente. Une des branches de Fornells va finalement se diriger vers Ciutadella.

 

CAYMARIS

Dérivé du nom du village majorquin Caimari.

Felip Caymari, originaire de Selva (Majorque) vint s'établir à Ciutadella, où il se marie avec Maria Anna Gallard le 29 octobre 1569. Il était forgeron et ses descendants vont garder cette profession jusqu'au début du siècle dernier.

 

 

COMELLA et COMELLAS

Ce sont deux familles différentes, qui ont la signification de leur nom en commun. C'est un diminutif de "coma" (combe), dépression d'un terrain montagneux.

Nicolau Comella Alzina, catalan de Barcelone, s'établit à Ciutadella au milieu du XIX ème siècle et se marie en 1852 avec Margarita Monjo Fuxa. Son fils, D. Joaquim Comella Monjo, naît en 1855 et sera médecin et de Ciutadella.

On trouve la forme plurielle Comellas à Ciutadella dès le XVIème siècle dans différentes branches.

 

DALMEDO

Forme primitive: de Olmedo. Autrse graphies: Deolmedo, Delmedo.

Antoni de Olmedo était un soldat du château San Felipe au milieu du XVIème siècle. Sa descendance forme de nombreuses branches, au château San Felipe comme à Mahon.

 

FEBRER

Nom dérivé du latin "fabrer", ouvrier. C'est un patronyme comparable aux patronymes français Fabre et Lefebvre.

Depuis la moitié de XVIème siècle, les Febrer, propriétaires de So'n Bell-Lloc, étaient une des familles les plus importantes de la commune de Ferreries et exerçaient les charges les plus hautes de "l'université de Mercadal et du château de Sainte Agathe".

Rafel Febrer Mercadal (1626-1701), notaire, s'établit à Ciutadella. Son petit-fils, Rafel Febrer Arguimbau (1693-1754), également notaire, va aller à Mahon. Un de ses fils, Don Rafel Febrer Llinya (1726-1810), juriste, obtiendra le privilège royal de noblesse de sang le 11 février 1873.

 

 

FEDELICH

Autres graphies: Federich, Fedrich.

Patronyme dérivé du prénom Frédéric. D'origine germanique.

Le plus ancien trouvé à Minorque est Joan Federich, qui, au milieu du XVIème siècle, était paysan-propriétaire à Binisafulla. Il meurt à Mahon le 22 janvier 1597. Ses descendants vivront à Mahon puis iront à Ciutadella dans les années 1750. C'est à ce moment que la graphie Fedelich sera adoptée et généralisée aux différentes branches.

 

FORTUNY

Nom dérivé du latin "fortunius".

On trouve ce nom depuis plus de 400 ans à Alaior.

Onofre Fortuny était paysan propriétaire de Torre-Soli. Il meurt le 8 août 1606.

 

GELABERT

Nom d'origine germanique, composé de "gisil", flèche, et de bert, brillant. Comme souvent dans les lignées d'origine wisigothe,   cela ne signifie pas que la famille est de sang nordique mais que le nom va être porté par des hispano-romains

 

 

GONYALONS

(ou Goñalons). D’origine germanique, nom arrivé en Catalogne par l’intermédiaire des visigoths. Dérivé de la racine "wan" signifiant espérance. Dans des documents du Xème siècle, d'après Molls Casasnovas, on trouve les noms Gudalanis, Gudilonis et Gualaonsus.

Ce nom donne plusieurs branches à Minorque, surtout à Mahon, Alaior et Ferreries.

A Mahon Guillem Gonyalons se marie en 1579 à Saurina Villalonga, fille du senyor de Toraixa. Il était propriétaire de Tornalti. Il meurt en 1621.

Le "Magnifique" docteur Francesc Gonyalons Sintes, médecin mahonnais, se marie en 1679 avec Gracia Vidal Pons. Son fils Joan Gonyalons Vidal sera prêtre et aura en charge la paroisse de Mahon.

Une autre famille distinguée de Mahon portant ce nom: Bartomeu Gonyalons, confortable marchand, se marie à Maria Montañes et meurt en 1611. Il avait deux esclaves: le premier baptisé sous le nom de Joan-Bartomeu en 1576, et Isabel, décédée en 1590.

Parmi les Gonyalons d'Alaior, on retient le révérend Guillem Gonyalons Coll, né en 1642. D'une famille très pauvre, il sera évêque de Solsona en 1700. Il meurt à Barcelone en 1708.

 

 GORNES

 Nom dérivé de l'allemand ancien Warinhari d'où sont issus Guarner et Gornes..

A Minorque, on trouve ce nom spécialement à Ciutadella, où Gabriel Gornes, propriétaire de Torrepetxina, meurt en 1601, et à Ferreries, avec Joan Gornes, propriétaire de Binisués en 1579.

 

 GORRIAS

 Du basque "gorri" qui signifie "rouge".

On ne sait ni quand ni comment arriva à Ciutadella un basque du nom de Gorrias, mais on retrouve ce nom dans les livres d'actes en 1566, époque à laquelle les Gorrias étaient déjà établis.

Les Gorrias ont vécu presque exclusivement à Ciutadella et la famille donne son nom à un lieu, "La Caleta d'En Gorrias", où en 1799 les anglais vont construire une belle tour de défense nommé "Es Castellar".

 

 

 HERNANDEZ

 Très fréquent patronyme espagnol, équivalent à "fils d'Hernando".

On trouve ce nom à Minorque déjà au milieu du XVIème siècle, spécialement au château San Felipe et à Mahon, avec différentes branches

A San Felipe servira l'artilleur Diego Herndez, marié successivement à Anna Mestre et à Caterina Contreras. Il meurt en 1622.

 

 JOVER

 Dérivé de "jou", fabriquant et marchand d'attelages.

On le rencontre particulièrement à Ciutadella et Alaior.

Joan Jover était jardinier à Ciutadella et meurt en 1574. Ses petits enfants Cristofol (1609-1674) et Antoni JoverFerragut (1617-1652) seront propriétaire (le second à la Marjaleta). Différentes branches vont se former à partir de leur descendance.

Sebastia Jover Torrent, né à Ciutadella en 1818, va émigrer à Alger où il se marie à Maria Gorrias Piris.

Josep Jover Andreu, également de Ciutadella, né en 1814, part également pour Alger. Son petit-fils Joan Jover Segui (1878-1966), parti d'Algérie, s'établira à Barbotan (Gers) où se perpetuera cette branche minorquine.

 

 JUANEDA

 (autres graphies: Joenada, Juneda)

C'est un toponyme. Juneda est un petit village de la région catalane de la Gariga (Lleida). Ce nom se transformera en Juaneda par rapprochement avec le nom Joan. Vers le milieu du XVIème siècle, ce nom était très courant à Ciutadella, au château San Felipe et à Mahon.

Une branche était propriétaires de Son Morell.

 

 JUANICO

 Diminutif de Juan.

Au XVIème siècle déjà, o, les trouve à Alaior, Ciutadella et Mahon.

Miquel Juanico, se marie à Alaior avec Antonina Marse, fille du propriétaire de Torre-Soli, c'était en 1575 à Es Mercadal.

 

 LLABRES

 Nom dérivé du pluriel de "llebrer", lévrier. Arrivé de Majorque où il est fréquent.

Francesc Llabres, majorquin, vint s'établir à Ciutadella vers le milieu du XVIème siècle et y meurt le 24 janvier 1592. Son fils Joan-Miquel Llabres sera propriétaire de "Les Arenetes" et son petit-fils Jaume Llabres Guardia, de Algaiarens.

 

 LLAMBIAS

 Semble dérivé du toponyme "Llambilles", village de la région catalane de la Selva. Se rencontre principalement à Alaior et Mahon.

 

 

LLOPIS

Patronyme dérivé de "Llop" (loup), cas parallèle au castillan "Lopez" provenant de "lope".
Ce nom se trouve à Alaior, Ciutadella et Mahon.
Andreu Llopis était un forgeron d'Alaior vers le milieu du XVIème siècle. Son cinquième petit-fils Andreu Llopis Triay naquit le 1er mai 1734, il émigra en Floride durant la grande émigration de 1768 et se maria à Antonia Garcias dans le village de Saint-Augustine en 1788.
Par manque de curé dans le personnel chargé d'enregistrer les naissances dans la commune de Mahon, des Llopis minorquins furents transformés en Lopez castillans entre 1869 et 1873.

 

LLUFRIU (autres graphies: LOFRIU, LUFRIU, LLOFRIU)

Dérivé de l'allemand ancien "lotfrid", qui équivaut à "paix célèbre".
On rencontre ce nom surtout à Ciutadella, Mahon, Alaior, Ferreries et Migjorn Gran.
Bartolomeu Llufriu, de Pollensa (Majorque), s'établit à Ciutadella et se maria avec Jeronia Llopis en 1570.
Francesc Llufriu Segui était chirurgien à Mahon dans les années 1636, et son fils Joan Llufriu Fabregues, qui naîtra en 1638, sera notaire à Alaior.

 

MARQUES

Ce nom, en tant que nom minorquin, n'a pas de signification de titre de noblesse mais dérive simplement de Marc (de la même façon que le patronyme castillan Marquez dérive de Marcos). Anciennement, les femmes qui avaient pour patron Saint-Marc, s'appelèrent "Marquesa", dérivé de Marc.
C'est une famille bien établie à Ciutadella qui va former de nombreuses branches avec des gens de toutes les catégories sociales..
On trouve Rafel Marquès, maître artisan, à qui on va donner le curieux surnom de "barbe d'or". Il meurt à Ciutadella le 15 avril 1614.
Son fils, le révérand Joan Marquès Bonet (1582-1630) sera recteur de la paroisse de Sant Bartomeu, à Ferreries, à partir de fin 1611 jusqu'à sa mort.
Mateu Marquès Pons naquit à Ciutadella en 1805. Il émigra en Algérie et fut un des principaux colonisateurs du village de Fort-de-l'Eau.
A Mahon, on trouve une famille Marquès correspondant à la classe sociale des chevaliers. Domingo Marquès, fils du notaire Joan, va obtenir le titre de chevalerie au début du XVIIème siècle. La représentation de cette maison passera à la famille Vives, de Mahon, par le mariage de Caterina Marquès Mercadal (1674-1759) avec D. Josep Vives de Guevara.

 

 

MARTI

Patronyme à rapprocher du castillan "Martinez", "fils de Marti".
On le rencontre plus particulièrement à Alaior et Ferreries.

 

MARTORELL

C'est la maison la plus importante dans la noblesse minorquine. Les Martorell eurent de nombreux titres et s'apparentèrent avec les lignées les plus brillantes de la péninsule.
D. Gabi Martorell Gomila (1734-1791) obtint en 1789 le titre de marquis d'Albranca. Le troisième marquis D. Gabi Martorell Martorell (1811-1880) se marie en 1842 avec Da Merce de Fivaller Centurion, fille et héritière du Duc d'Almenara Alta, et ainsi passa ce titre et bien d'autres aux Martorell.

 

MASCARO

Selon Francesc de B. Moll, c'est une forme dérivée de "mascara", mot d'origine incertaine, probablement allemande ("llignatges catalans, Palma 1987, p 299).
On rencontre cette famille essentiellement à Alaior et à Ferreries.
l'Honorable Antoni Mascaro sera maire de Ferreries et senyor de la Torre de Jordi Marc. Il meurt le 8 décembre 1571.
Le Discret Joan Mascaro Sastre (1695-1748) et son fils Joan Mascaro Villalonga seront notaires à Alaior.
A Ciutadella, une famille Mascaro, famille de militaires, va s'allier avec la noblesse: Bernat Mascaro se marie en 1582 avec Magdalena Martorell. Leur fille sera successivement l'épouse de Simo Gomila et de Joan Olivar Saura.

 

 

MELIA

Patronyme dérivé du nom latin "Aemilianus" ou de "Manlianus"..
Les Melia minorquins sont originaires d'Alaior et passèrent ensuite dans les autres villages.
Joan Melia naît à Alaior en 1568, se marie en 1592 à Marieta Xamena. Son arrière-petit-fils le Magnifique Antoni Melia Gomila (1674-1732) sera "jurat" à l'université d'Alaior.

 

MERCADAL

Nom signifiant place ou lieu du marché.
On trouve partout ce patronyme dans les villages de Minorque.
A Mahon, les Mercadal de Mussupta, descendants de Miquel Mercadal, mort le 4 août 1577, ont une certaine importance.
On trouve deux maisons aristocratiques de Mercadal. La première est issue de Bartomeu Mercadal, chevalier d'Alaior mort en 1635. Cette branche se divisera vers Mahon et Ciutadella. Don Bartomeu Mercadal Serra (1617-1663) reçoit le privilège royal de noblesse de sang en 1660. Cette maison s'éteindra avec Da Praxedis Mercadal Salort, mariée à Alaior le 10 décembre 1800 à Diego Tremol Puig. L'autre maison noble du même nom est celle de Joan Mercadal Juanico (1734-1804), mahonnais, docteur en médecine. Il fut anobli le 29 novembre 1793 par le roi Charles IV.

 

ROTGER (autre graphie: ROGER)

Nom d'origine germanique: de "Hrodgaer", composé de "Hrod", "réputation, célébrité, popularité" et de "gair", "lance".
Cette famille forme différentes branches spécialement à Alaior et Ferreries.
Jaume Rotger Coll va se marier à Alaior le 17 janvier 1654 avec Joana Olivar Caymaris. Il meurt le 2 août 1676.
Les "Rotger" de Mahon descendent de Pere Rotger, maître artisan, qui vivait au milieu du XVIème siècle et était marié à Isabel Triay.
Esteve Rotger Bauma, natif d'Alcudia, arrive à Minorque et se marie le 12 juillet 1720 à Susanna Quevedo Preto, au Château de San Felipe. Ils sont les grands parents de Susanna Rotger Serra, née le 30 janvier 1754,  mariée à Mahon le 8 mai 1783  mère du célèbre Docteur Mateu Orfila Rotger. Celui-ci prétendait avoir une ascendance maternelle anglaise, mais les Rotger n'ont rien de britannique.

SBERT (autre graphie: ESBERT)

 

Nom d'origine germanique ancienne "Isaberth", qui signifie "brillant comme la glace".
Famille venue de Majorque, où ce nom est fréquent. Sur Minorque, il est le plus répandu à Mahon, Alaior et Mercadal.
Cristofol Sbert se marie à Mercadal en 1631 avec Caterina Pons. Il sera propriétaire de Binillobet en 1637. Il meurt en 1657.
Gabriel Sbert Andreu (1692-1756) va se marier quatre fois: avec Rafela Pons Pascual en 1714, avec Beneta Huguet Gari en 1715, avec Margarita Castell Cavaller en 1740, et avec Antonia Riera Fanals en 1748. On trouve également deux familles SBERT originaires de France: Onofre Sbert, de Perpignan: il se marie avec Margarita Pons en 1598 à Mahon, et Joan Sbert, également français, qui se marie également à Mahon le 23 avril 1623.

 

 


 

 

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